Vous savez certainement que j’ai choisi de mettre le mois de Novembre 2022 sous le signe de la sincérité, et je vous invitais à faire ce challenge avec moi. L’idée m’est venue après avoir téléphoné à une amie et ne pas avoir osé lui dire avec honnêteté les motifs de mon absence à une fête. Pourquoi ai-je eu besoin de mentir ? Quelle peur sous-jacente à cela ? Comment puis-je la dépasser ? et enfin, comment suis-je sincère avec moi-même ?

Vous connaissez le pouvoir de la pensée ? Le mois de novembre m’a permis d’explorer ces questions avec franchise et de mettre de la conscience sur cet aspect là de ma vie. Je vous partage les enseignements que j’en ai tirés. Puissent-ils éclairer votre chemin de conscience ou vous inviter à vous challenger pour découvrir votre propre vérité.

Car oui, bien évidemment, je vous parle ici d’une expérience, et il ne s’agit en aucun cas d’une vérité universelle, mais de ma propre vérité.

La peur de blesser l’autre

J’ai pu constater que derrière mes “petits” mensonges ou mes petits arrangements avec la vérité, se cache ma peur de blesser l’autre, et donc de perdre la relation. En somme, une peur humaine puisque l’être humain a besoin du lien avec l’autre pour exister. Mais est elle réelle dans ce genre de situation ? Et conduit elle à l’effet escompté ? 

Je me suis donc observée à plusieurs reprises à ne pas tout dire à l’autre, à mentir pour ne pas blesser, ou qu’on ne pense pas de moi que je suis une mauvaise personne, ou encore qu’on puisse me faire des reproches. Voilà que partie d’une peur, je revenais avec 3 autres peurs supplémentaires. Des peurs irréelles, qui me parlaient de confiance en moi et d’affirmation de moi. De nouvelles pistes à suivre, dans mon désir d’exploration et de compréhension.

J’avais idée en ce mois de novembre de me challenger pour démontrer à mon cerveau que ces peurs étaient infondées. 

Et force est de constater que face à ma sincérité tremblotante au début et plus affirmée au fil des jours, mon entourage n’a pas été blessé, ne m’a pas rejeté, ne m’a pas jugé. Par contre, cette sincérité m’a permis d’être celle que je suis, et de montrer aux autres cette personne. Peut être ai je été critiquée, ou peut être m’a t on fait un reproche… mais la force que me procurait cette sincérité m’a permit d’accueillir la critique avec sagesse.

La sincérité, comme outil d’affirmation de soi

Être sincère m’a d’abord demandé d’être sincère avec moi-même. Avant d’exprimer ma sincérité, il m’a fallu mettre de la conscience sur ma pensée avant de lui donner matière. Est elle le reflet sincère de ma pensée ? Est ce vraiment ce que je pense ? N’y a t il pas un mot ou un adjectif qui serait plus juste ?

Avant de m’exprimer, je prenais donc ce temps d’introspection et d’analyse avec moi même. Jusqu’à en faire un automatisme. La magie de nos neurones !!

Au-delà de soi, ce challenge sur la sincérité m’a invité à oser dire ma vérité, à oser exprimer ma pensée. Parce qu’elle est le reflet sincère de celle que je suis et de là où j’en suis. Parce que la parole peut être le vecteur de compréhension, de changement, d’évolution,… d’action. Parce qu’elle efface les suppositions, les projections, les interprétations, et évite les ruminations, les pensées obsédantes et le repli sur soi.

Également la convenance ou l’éducation nous apprend à ne pas exprimer cette pensée qui est en nous, à la retenir quitte à s’en faire mal : colon irritable, ulcère, mal de gorge, aphtes… autant de symptômes qui parlent de cette vérité tue. Cette conscience nouvelle sur ce qui se passe en soi est libératrice des carcans, croyances et dogmes qui nous font souffrir.

La sincérité envers soi-même

Bien évidemment, je n’ai pas pu m’empêcher de me regarder dans le miroir et de me demander quelle sincérité j’avais avec moi-même. Est ce que je me mens à moi même ? Quels sont les petits arrangements que je fais de moi à moi ? 

Le déni de la réalité est un moyen de se protéger. C’est donc “normal” de ne pas être totalement honnête avec soi-même. 

Se mentir à soi même, comme l’écrivent Christophe André et François Lelord dans L’estime de soi, peut se faire de 2 façons :

  • ne pas accepter les émotions désagréables (comme la peur, la déception, la colère) : “Je vais bien” « Tout va bien », alors que ça fait mal à l’intérieur
  • ne pas assumer l’envie de changer les situations : “c’est la vie”, “c’est comme ça”, “faut s’y faire”, comme une résignation à ce qui se passe

Se répondre avec sincérité, c’est la clé de l’estime de soi. C’est une première étape avant l’expression de soi.

La sincérité rend humble

Je me suis aperçue que les petits mensonges permettent de redorer l’image qu’on veut donner au monde. Ils servent notre personnage, le rôle qu’on veut jouer. Mais a t on plaisir à jouer ce personnage ? Est il vraiment à notre service ? Être sincère c’est finalement laisser tomber le masque et accepter pleinement qui on est, même quand on est moins bien, de mauvaise humeur, irritable ou encore face à une difficulté.

Être sincère avec soi-même, puis exprimer sa sincérité, c’est parler avec son cœur.

Attention à l’excès de sincérité

Sans filtre, la sincérité exprimée peut endommager les relations. Il est une chose d’avoir une pensée sincère et une autre d’exprimer sa pensée avec brutalité. La sincérité associée à la bienveillance est un cadeau qu’on fait à l’autre et à la relation. Des filtres d’expression sont les bienvenus. Personnellement, j’aime bien cette formule : “Est ce que je peux te partager ce que je pense sincèrement ?” ou “Est ce que tu es d’accord que je te dise ce que j’en pense?” ou “J’aimerais partager avec toi ce qui me traverse. Es tu disposé à m’écouter maintenant?”.

Parfois, dans certaines situations, il est prudent de ne pas être pleinement sincère, de garder pour soi certaines choses. Non pas par peur de blesser l’autre, mais plutôt par souci de protection personnelle. Ne pas trop en dire est un excellent moyen de ne pas donner de prise à des personnes malveillantes qui voudraient nous piéger, nous manipuler ou nous arnaquer. 

En conclusion, je dirais que la sincérité commence d’abord avec soi-même. Ce n’est peut être pas l’exercice le plus simple. Ça demande du courage de se regarder dans le miroir, de la tête aux pieds, mais c’est la seule façon de se regarder avec amour, et ainsi pouvoir s’apporter l’aide dont on a besoin.

Ensuite il est important d’observer les moments où on a peur de l’autre et où n’ose pas exprimer son point de vue, son état d’être, ses besoins et ses exigences. Oser exprimer ce qui nous traverse et que l’autre a besoin de savoir est primordial pour maintenir notre intégrité et le lien à l’autre. C’est dans cet espace de confiance que se construisent les relations durables et saines.

L’affirmation de sa sincérité se fait avec minutie et lucidité. Révéler son espace intérieur est un cadeau pour celui qui sait le recevoir. Notre 6eme sens nous alerte sur les relations qui ne sont pas saines ou sincères. La sincérité par l’affirmation de ses limites est un cadeau inestimable que l’on se fait à soi-même. 

Comme le suggère Franck Lopvet “Osez exprimer votre vérité, au delà du besoin de plaire”.

Comme je le répète, ne me croyez pas sur parole, mais expérimentez. Découvrez par vous même les secrets de la sincérité. 

Et venez rajouter ici en commentaires vos retours d’expériences.

Prenez soin de vous, le monde a besoin de vous

Marianne

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