La première étape anti gaspi consiste à savoir dire : NON.
A refuser ce dont nous n’avons pas besoin. Plus facile à dire qu’à faire ; c’est une attitude qui révolutionne nos conditionnements et nos habitudes.
Si on pense « anti gaspi », chacun va rapidement réfléchir à comment faire pour moins consommer, moins utiliser de plastique, économiser de l’eau, réutiliser certains déchets, etc… Mais la première étape consiste par refuser ce dont nous n’avons pas besoin, les gratuits ou les produits en plastique à usage unique.
Ce dont il faut avoir conscience, c’est que notre attitude a une influence directe sur la production : accepter fait augmenter la demande. A l’inverse, refuser est un acte écologique et engagé : « Je refuse de gâcher des ressources et j’agis contre la surproduction ».
Refuser, dire non est un acte simple. Qui ne nécessite aucun budget, qui ne demande pas plus de temps… mais qui demande de la volonté et du courage, qui demande de changer de regard sur nos habitudes et nos conditionnements. Etes-vous prêts ?
Ce dont nous n’avons pas besoin :
Le sac plastique que nous propose la caissière, l’emballage ou le double emballage du fromager ou du boucher, la paille en plastique au bar, le flyer distribué dans la rue, les publicités dans les boites aux lettres, la carte de visite qu’on nous tend, les 10 serviettes qui accompagnent notre sandwich, etc…
Tous ces objets sont considérés dans notre inconscient collectif comme des cadeaux. Depuis des générations nous avons appris à accepter le cadeau et à remercier. Savoir dire non est un acte qui demande du courage pour faire face à ses propres pensées culpabilisantes. Faites l’exercice, sur des choses simples. Une fois, puis une deuxième fois. Et notez la réaction de l’autre. Vous vous apercevrez que c’est en soi même qu’est la barrière : la peur de décevoir.
Les gratuits
Ce sont les savonnettes dans les chambres d’hôtels, les échantillons qu’on vous remet à la caisse, le jouet ou le cadeau promotion, les buffets à volonté, …
Ces cadeaux ne sont en réalité pas gratuits. Que ce soit pour vous ou pour la planète. En effet, ces petits objets ou cette apparente abondance sont des produits directement issus d’une réflexion marketing. Ensuite, ces objets sont souvent emballés individuellement, ce qui représente une quantité de déchets d’emballage, souvent en plastique. Leur consommation est un message indirect à l’intention du producteur : « Encore ! ». Quant aux buffets à volonté, vous avez certainement observé le désir secret de « profiter puisque c’est gratuit », quitte à se faire mal au ventre ou à laisser dans l’assiette. A ce propos, certains restaurants facturent aujourd’hui le consommateur s’il y a des restes dans l’assiette. Belle démarche !
Là aussi, il est difficile de sortir de nos habitudes et de nos mécanismes inconscients. Nous pensons recevoir un cadeau (puisqu’il a été présenté comme tel) et nous nous réjouissons de ce bien acquis, que nous en ayons besoin ou non. « Puisqu’il semble gratuit, il faut en profiter ». Voilà ce que nous pensons. Pas facile encore de sortir de nos mécanismes ancestraux et inconscients. Je vous invite une nouvelle fois, à regarder ces cadeaux avec un œil nouveau et à résister, si vous le pouvez, à la tentation de le prendre ou à vous servir de manière raisonnable et mesurée.
Les produits à usage unique qui ne se décomposent pas une fois dans la nature
Les sacs, gobelets, pailles et couverts en plastique, les lingettes jetables, … Tous ces produits nécessitent un traitement toxique pour être produit et finissent dans l’environnement. Connaissez vous le vortex de déchets dans l’océan ? Témoignage aux générations futures de notre incapacité à dire non ou à faire quelques efforts. L’usage unique est facile, tellement tentant. Il est le symbole de notre société actuelle qui nous pousse à faire vite. Je vous invite à réutiliser autant que possible, à trouver des alternatives simples (parfois anciennes) pour remplacer ces produits jetables : le gobelet en inox, choisir de manger dans une assiette à la place du fast food, se démaquiller avec des tissus lavables, se nettoyer les mains sous l’eau ou encore laver sa serpillière… A chacun de nous d’être inventif et de laisser parler sa créativité.
Les cadeaux de noël
Ceux qui nous sont offerts par la famille, les proches, les amis. Ces cadeaux que l’on reçoit et qui ne nous emballe pas ; qui ne correspondent pas à nos besoins, nos valeurs ou dont nous n’avons pas besoin. Je crois que là, est la plus difficile tâche de refus.
Comme je ne me sentais pas de refuser, j’ai préféré anticiper et expliquer aux gens mes valeurs et mes besoins. Mais je m’aperçois que ça ne suffit pas. Surtout pour les cadeaux fait aux enfants : les jouets chinois et de mauvaise qualité, les bonbons d’une marque irrespectueuse, des habits trop petits, … J’ai une autre alternative, celle de donner. A Emmaus, aux ressourceries. Mais ce n’est pas une solution, ça ne fait que repousser le problème et surtout ça indique de manière erronée à celui qui offre que son cadeau m’a plu. Et que fera t-il l’année prochaine ? Il m’offrira un autre cadeau inutile pensant me faire plaisir.
C’est mon challenge actuel, mon défi. Arriver à ne pas générer de déchets à partir des cadeaux de noël ou d’anniversaire. Arriver à dire non, à refuser le cadeau. Mais je me balade avec ma peur de décevoir, de rendre triste, … Un joli paradoxe avec ma valeur de sincérité et d’authenticité.
Je choisis donc d’offrir des cadeaux immatériels dès que je peux pour montrer « l’exemple » : un concert, un atelier, un cours, un moment partagé… Rien de mieux finalement que le lien entre êtres humains !
Et vous quel sera votre prochain challenge pour arriver à dire non ?
Avez-vous relevé d’autres moments où dire non peut être un acte anti gaspi ?
Commentaires récents